L’industrie de la mode est l’un des plus grands secteurs d’activité au monde. S’il peut parfois paraître complexe, son influence sur l’écosystème et la vie des populations est bien visible. Surconsommation, surexploitation et production anarchique… Face à ces constats, des voix s’élèvent et plusieurs alternatives émergent pour un fonctionnement plus éthique du secteur. Afin de vous aider à mieux appréhender le fonctionnement de cette industrie, ce dossier est consacré au concept de slow fashion.
Slow fashion : définition et enjeux
Avant d’aborder le concept du slow fashion, il convient de s’intéresser d’abord à celui du fast fashion. La fast fashion a vu le jour dans les années 90. Avant son avènement, la mode était constituée de deux périodes par an : Printemps/Été et Automne/Hiver. En augmentant sa vitesse de production et en réduisant de manière drastique les coûts, la fast fashion est arrivée à passer de 2 à 52 collections l’an.
De plus, les vêtements conçus étaient de qualité assez médiocre, sans aucune longévité et contenant des substances nocives pour l’organisme (plomb, perturbateurs endocriniens…).
Pour apporter une réponse à ce consumérisme et proposer des solutions plus durables, la mode éthique ou slow fashion est née. Elle est constituée du terme anglais « slow » qui signifie « lent », on parle alors de mode lente. Grâce à la slow fashion, les vêtements sont fabriqués dans une vision éthique et respecte donc mieux l’environnement.
Elle utilise pour cela des matières qui ont un impact réduit sur l’environnement et offre à ses travailleurs des conditions de travail correctes. Par ailleurs, la slow fashion renouvelle ses collections de manières périodiques puisqu’elle admet un mode de consommation raisonnable.
Comment passer à la slow fashion ?
Le passage à la slow fashion se résume en quelques termes : éthique, qualité, durabilité et écoresponsabilité. Le concept privilégie donc la qualité aux dépens de la quantité. Dans le mode éthique, les collections se veulent plus durables, en utilisant principalement des matières écoresponsables.
Quand on sait que seulement 30 % de notre garde-robe est utilisé, l’on réalise que l’un des plus grands problèmes de la surconsommation est l’achat abusif de vêtements. Entre 2004 et 2014, la consommation de vêtements a été notamment multipliée par deux.
Le premier geste qu’il convient donc d’adopter est d’acheter moins et mieux. Suffisamment moins pour utiliser l’ensemble de sa garde-robe, et ce, sur plusieurs fois.
La slow fashion, mais à quel prix ?
L’argument qui revient le plus souvent lorsqu’on évoque la mode éthique est son prix élevé par rapport à la fast fashion. Cependant, si vous faites la somme des prix de tous les vêtements fast fashion que vous payez, vous atteindrez rapidement des montants astronomiques.
Les coûts bas de la fast fashion ne sont donc pas une si bonne affaire. Dans le cas de la fast fashion, l’on considère qu’un vêtement peut se laver environ 10 fois avant de se détériorer. La slow fashion quant à elle fait le pari de faire recours à des matières de qualité permettant aux vêtements de tenir dans le temps. Production et consommation justifiées, matières écologiques, prix raisonnables et conditions de travail équitables.
Le prix des vêtements éthiques se justifie donc par une juste rémunération des travailleurs, cela a donc un coût. L’achat d’un tel vêtement doit être considéré comme un investissement, car la différence se situe dans le temps.